dimanche 30 août 2015

Poésie combative

En ce début de 21ème siècle, resurgissent de tout côté les intégrismes religieux. Ils essaient de nouveau d'épandre leur obscurantisme par les armes, mais pas seulement. Partout dans nos sociétés, insidieux, ils sont là, prêts à bondir sur le faible. Partout, ils tentent d'interférer avec les politiques. 
Boutons les dieux hors de l'espace public, qu'ils restent à la maison!
Par l'étude et la réflexion, par l'art et la poésie, désagrégeons ces créations du cerveau humain, prisonnier de ses ignorances et de ses peurs.
H.C.








Athée, Moi


Tu vas tomber mon frère
Et pourrir sous la terre
Tu ne seras plus rien
Sinon un vague souvenir
Sinon un peu de terreau

Je vais tomber mon frère
Disparaître de la terre
Tout espoir reste vain
Je ne serai plus rien
Mon histoire cessera

Je suis mort de trouille
Il n’y a rien après
Ni enfer, ni paradis
Les dieux sont un conte
La vérité est cruelle

Xavier Le Floch        

             




                                      





CLOCHES EN STOCK


J’ai beau chercher
A toutes les époques d’invisibilité absolue
Il n’y a pas d’esprit supérieur
Tenant les cloches humaines
Par le sommet d’un dispositif
Qui ressemble à une boite à fromages puants


Il n’y a pas de ciel assez bas
Pour empêcher les corps
De fendre l’espace


Mais le long de l’édifice sacramentel des villes
Trottent une infinité de petites âmes
Mal affairées effrayées
Comme toi comme moi
Comme elles-mêmes
Un peu perdues de la base au sommet
De la bouse au sommeil
Et j’attends que nous ajoutions de la lumière
A nos pics de pollution
Afin que le crépuscule s’arrête de déteindre sur l’obscur
Et que l’esprit clair
Ne fasse pas tache d’huile
Au bord du ring sali
Par les concentrations de fourmis unipolaires


Je voudrais que nous sortions de l’absence de paysages
Comme autant de funambules
A la conquête du grand rien
Dans un trampoline gonflé de rires
Qui nous renvoie et nous dévoie
Jusqu’à l’extinction végétale
Patrice Maltaverne









Gravité terrestre


Est-ce gravité terrestre
Si tant d’hommes sur cette planète
S’agenouillent pour la prière
Vénèrent des breloques des fétiches  


Les Grecs anciens
Eurent du moins la sagesse
De donner à leurs dieux
Tous leurs vices


Les trois monothéismes
C’est une toute autre histoire
Tout y parait grossier archaïque
À commencer par leurs fameux livres


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Est-ce gravité terrestre atavisme
Si tant d’idées fausses circulent dans tant de têtes
Si la superstition l’ignorance et des symboles obsolètes
L’emportent sur le raisonnement


Est-ce gravité terrestre
Si les religions résistent aux démentis de la science
Si l’obscurantisme et le fanatisme
Portent partout la mort hideuse


Est-ce gravité terrestre signe des temps
Si l’on n’ose plus guère
Se réclamer des philosophes
Des Lumières 


Est-ce gravité terrestre
Si l’on préfère se taire
Par instinct de survie
Pessimisme prudent


Frédéric Perrot








Les tiroirs d'Henri Estèbe





Le bar à Jo


Betty Scoop entre dans le bar à Jo.
Ne cherchez pas où se trouve ce sacré rade. À Gênes ou à Marseille. À Caracas, Calcutta ou New York. Il est où vous voulez. Aujourd’hui, c’est une phrase en anglais qui court dans la tête de Betty Scoop. La phrase a son importance. Mais vous le saurez plus tard.
Le bar à Jo est un boui-boui entre parenthèse de la vie. Il offre des prises fermes aux mains désespérées qui se tendent vers des boissons embuées.
Car Jo est toujours quelque part. Témoin ou complice. Il est partout. Au bout du  monde. Au coin de la rue. Ce qui compte, c’est qu’il soit là. Ce qui compte, c’est que Betty Scoop se dirige vers lui. Elle a une phrase en  anglais, je vous l’ai déjà dit. Le barman saura comprendre
Après tout, il est Jo.


À suivre…




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